L’artisanat pour remplacer la culture de l’opium
Ky Son est un district montagneux de la province de Nghe An, dans le centre du Vietnam. Les populations des minorités ethniques de Ky Son comprennent les H’mong, les Thaï et les Khomu.
Dans le passé, les habitants de ce district étaient impliqués dans la culture de l’opium destinée à la vente. Un projet a été mis en place par le Programme des Nations Unies pour le Contrôle des Drogues (PNUCID) afin d’aider les populations locales à trouver d’autres moyens de subsistance durables à Ky Son.
Le PNUCID et un des groupements équitables avec lequel Frangipanier travaille au Vietnam ont collaboré ensemble pour aider les femmes H’mong à gagner un revenu en confectionnant de l’artisanat.
Les White H’Mong de Pha Xac
Le village de Pha Xac comprend 125 familles de White H’Mong. Des récits dans les familles racontent que le village a été formé il y a 150 ans par des ancêtres descendus de Chine et des clans émigrés du Laos. Principalement des agriculteurs, les H’mong de Pha Xac cultivent du riz, du maïs, des légumes et élèvent du bétail.
Des vêtements traditionnels richement brodés
Les femmes H’mongs de Pha Xac portent des vêtements traditionnels pour le festival du Nouvel An, les mariages, les funérailles, les journées de marché et autres occasions spéciales. Leur costume traditionnel comprend un large pantalon noir (hu tin) et une tunique noire (lu slo) avec un col richement brodé. Une fille est considérée comme étant très attirante quand elle porte une ceinture brodée et plusieurs bandes rose et verte autour de ses hanches. Un grand collier en argent (lu nhia) lui fournira une parure supplémentaire. Les sacs à main brodés, qui étaient à la base des sacs à opium, et un turban (phu chong slua) sont également portés lors des occasions spéciales du village. Le turban est composé de plus de dix mètres de soie violette maintenue par un autre ruban rayé (chang).
Une jupe blanche pour être reconnue par les ancêtres
Traditionnellement, la dot de la mariée est grande. Une mariée apporte à la maison du marié 10 ensembles de vêtements et la famille du marié lui remet des habits et un collier. La dot doit également inclure une jupe blanche dans laquelle la mariée sera, à sa mort, enterrée pour que les ancêtres puissent la reconnaître.
Les familles fabriquent encore du papier à partir de bambou pour effectuer des rituels et décorer l’autel des morts et des ancêtres. Selon la coutume, les H’mong ne doivent pas être enterrés avec des matériaux qui ne peuvent pas se dégrader, tels que du plastique ou du fer. Le cercueil doit être fabriqué avec de simples planches et clous de bambou. Rien ne doit empêcher le mort de rejoindre ses ancêtres.
Col (tau) : Le col des vêtements traditionnels des femmes distingue un groupe de H’mong d’un autre et démontre les talents manuels et artistiques d’une femme. À l’aide d’une petite paire de ciseaux, elle découpe un motif complexe dans un mince morceau de tissu, puis avec de minuscules points de suture, applique le tissu coupé sur la deuxième couche de tissu. Elle ajoute ensuite de la broderie. Les applications et les motifs de broderie varient, ceux-ci étant inspirés de la vie quotidienne. Ils peuvent par exemple représenter une fleur de pêcher, un escargot, un oiseau, l’empreinte de pied du poulet, le joug et le mortier pour pilonner du riz, une croix ou un pont.
Ceinture (xe xia) : Traditionnellement, la ceinture est composée de motifs tels que des carrés alternants de soie rose et verte avec une application et / ou une broderie blanche inversée. Les motifs circulaires coupés, appliqués ou brodés sont appelés cu, pour représenter un escargot.
La ceinture est attachée à un long tablier noir rectangulaire. Parfois, de vieilles pièces de monnaie indochinoises sont attachées aux ceintures qui se balancent lorsqu’une fille danse.
Défis et nouvelles opportunités
L’offre de tissus et de vêtements industriels sur les marchés a modifié le vêtement traditionnel H’mong de Pha Xac et entraîné le déclin de son utilisation quotidienne. Cela signifie donc également moins de travaux manuels et artisanaux pour les femmes créatrices de ces vêtements traditionnels.
Pour faire face à ce manque, la communauté équitable a mis en place un projet de développement de l’artisanat qui utilise des conceptions traditionnelles H’mong pour créer des produits attrayants et les proposer à de nouveaux marchés. Cela contribue donc à conserver les savoir-faire traditionnels des ethnies, à les transmettre aux jeunes générations, à renforcer les capacités artisanales et à générer de nouveaux revenus pour la communauté locale, par le travail de l’artisanat.
Là sont des magnifiques facettes et projets du commerce équitable !
Je vous invite aujourd’hui à rencontrer nos dames artisanes aux talents et traditions ancestrales magnifiques dans leur petit village de Pha Xac au Vietnam.
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